Au coeur d’un ancien quartier industriel où subsistent quelques traces emblématiques, ce projet rend hommage à l’expression d’une architecture sobre et généreuse.
La trame que nous employons ici l’est dans un but polysémique*. Ainsi, elle constitue à la fois :
• l’élément porteur exprimant une identité constructive,
• le péristyle et la galerie de déambulation,
• le régulateur d’intimité des logements,
• la base de l’unité architecturale du projet,
• son dispositif de variation,
• et enfin son support de vibration lumineuse.
Le parcours de la rue au logement tient du « passage ». Il est porté par une épaisseur filtrante. Exprimer la progression de l’urbain à l’intime : du lointain au proche, elle s’opère par la mise en perspective de la trame structurelle, qui constitue le régulateur d’intimité des habitations. Ainsi, dans la perspective de la rue, le résident est mis à distance par cette trame, du fait de son épaisseur. La dynamique piétonne fait apparaitre par des «spectres courts» les logements de manière progressive et discrète. En quelque sorte, la proximité fait prendre de la distance, et sous-tend une forme de pudeur. Depuis les loggias, que nous pourrions plus exactement dénommées loges, au sens théâtral du terme, une intériorité se met en place, protégée et ouverte.

Le projet, dans son écriture architecturale assume la sobriété de ses lignes, et sa tenue rigoureuse. Nous pensons qu’il est essentiel, dans un souci de pérennité et de tenue dans le temps de ne pas sophistiquer son expression.