Le lot 10 finalise en quelque sorte la constitution du macro îlot Crépet, Fontenay, Girondins, Felizat. Au-delà d’entretenir une complicité urbaine et architecturale avec sa famille élargie, il va d’une certaine manière enrichir programmatiquement cet îlot-jardin, par le biais d’un bâtiment dédié à des séjours courts à moyens, apportant par là-même une intensité urbaine complémentaire pour cet ensemble essentiellement résidentiel.
Ce bâtiment que nous qualifions de «composant actif», hybride d’une certaine manière avec fluidité, accroche urbaine et désir d’habiter, dans un quartier qui a dorénavant largement affirmé son attractivité et le renouvellement de son identité.

LA LOGIQUE DE PRÉ-EXISTENCE, OU PROLONGER L’HISTOIRE URBAINE DU QUARTIER
Le renouvellement de l’identité du quartier de Gerland, initialement caractérisée par l’hétérogénéité de son tissu industriel et ses échelles distendues, passe par la formulation d’une image mentale reconfigurée.
Par-là, un des enjeux forts pour la ZAC des Girondins et du lot 10 en particulier, est de tenir d’une continuité, fondatrice d’une forme d’unité, mais qui ne vise pas l’uniformité. La question est bien d’entretenir des connivences, analogies, similitudes, familiarités avec les éléments périphériques, tout en affirmant un tempérament architectural propre.
L’îlot-jardin, en tant que forme urbaine singulière qui mêle tout à la fois macro-architecture et micro-urbanité, est le siège de relations duales mêlant métropolitain et domestique, urbain et intime.
Le bâtiment «Résidétape» répond aux deux enjeux suivants :
1. Révéler la richesse de ces dualités que pose le positionnement de ce bâti entre urbain et jardin, Métropole et domicile, intensité urbaine et résidence privée
2. S’inscrire dans le prolongement et dans la continuité des formes urbaines et architecturales voisines, dans le respect des règles fondatrices du quartier.

L’ESPRIT DE LA RÈGLE
Le bâtiment « Résidétape » finalise la structuration de l’lot-jardin, dans un respect strict des règles génératrices :
— Alternance des points hauts, avec l’émergence-jalon sur l’angle Crépet-Fontenay ;
— Animation de la ligne de ciel par un épannelage marqué ;
— Echo gabaritaire avec les bâtiments voisins (hauteur de socle, acrotères concordants, épaisseur de 25m en RDC).

COMPLICITÉ ARCHITECTURALE ET IDENTITÉ PROPRE
Le bâtiment proposé affirme l’expression d’une masse bâtie structurante et structurée, épaisse dans sa façade et à forte matérialité : réalisé en béton soigné, il présente des ébrasements biais et bouchardés, renforçant l’épaisseurde cette peau minérale et robuste. Dans la continuité de l’histoire industrielle du quartier et des productions architecturales récentes, l’expression architecturale du bâtiment exprime une rigueur constructive au travers d’un calepinage affirmant la lecture des fuseaux porteurs.
Des variations de baies, aux menuiseries bois qui contrastent avec la minéralité de la peau, mettent en résonnance la perception de cette trame, dynamisant ainsi le bâtiment sur son angle majeur.